Le 20 mars dernier, le Centre international de recherche sur le cancer, organe de l’Organisation mondiale de la santé, a répertorié comme cancérogènes probables ou possibles cinq pesticides. Il s’agit du malathion (utilisé notamment en Guyane), des insecticides tétrachlorvinphos, parathion et diazinon (interdits en France mais nécessitant un contrôle strict dans les filières d’importation) et enfin du glyphosate, présent dans le roundup, désherbant le plus utilisé au monde.
Agriculteurs et particuliers français en utilisent chaque année plus de 10.000 tonnes… qui finissent dans nos assiettes, dans notre eau et l’air que nous respirons et nous exposent ainsi à un potentiel risque cancérogène. Des traces du pesticide dans le lait maternel et dans l’urine de personnes vivant en ville, et n’ayant eu a priori eu aucun contact direct avec cette substance ont été détectées. Il s’avère également que le glyphosate pourrait causer des malformations chez les embryons et perturber le système hormonal.
Rappelez-vous de l’histoire de Théo aujourd’hui âgé de 8 ans, le plus jeune adhérent de nos associations de mutilés de la voix. Il est né avec une malformation du larynx et de la trachée, provoquée par une exposition de sa maman au pesticide glyphosate au tout début de sa grossesse, alors qu’elle ignorait être enceinte (voir Le Mutilé de la Voix 166 – 2013).
L’autorisation européenne du désherbant le plus utilisé au monde, le glyphosate, expire fin 2015. Tout dépend maintenant de l’EFSA, l’autorité de sécurité des aliments : l’avis qu’elle remettra à la Commission européenne sera déterminant. Celle-ci doit décider d’ici quelques semaines de renouveler ou non cette autorisation pour dix ans. En France pour le moment, le gouvernement par l’intermédiaire de la ministre de l’écologie a annoncé une interdiction du roundup toute relative : les désherbants contenant du glyphosate, ne seront certes plus vendus en rayons, mais resteront disponibles au comptoir. Par ailleurs, cette mesure ne s’applique pas aux professionnels, qui en consomment 8.500 tonnes chaque année.
La Ligue nationale contre le cancer appelle donc au non-renouvellement de cette autorisation en Europe, en application du principe de précaution : tant que l’innocuité du glyphosate n’est pas scientifiquement établie, l’Union européenne se doit de protéger les populations de tout risque.
Des chercheurs de l’OMS, Foodwatch France et la Ligue nationale contre le cancer s’associent donc pour tirer le signal d’alarme et lancent ensemble une pétition que vous pouvez consulter et signer en ligne sur le site http://www.foodwatch.org/fr/accueil